Fort d’un parcours atypique, Anuhi accompagne les chefs d’entreprises, les décideurs et les porteurs de projets à développer l’entreprise au-delà de son territoire historique, pour en faire une entreprise abondante

Seul ensemble au temps du Confinement.

Seul ensemble au temps du Confinement.

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Avant, la distanciation était une conséquence néfaste de la culture digitale : dans les transports en commun, tout un chacun, les yeux rivés sur son écran, en consommation passive d’une fiction, ou pour le sténotype d’un message d’amour,  pour prolonger le départ ou pour préparer l’arrivée à destination du voyage. Si nous partageons tous de nos corps, le même espace, nos esprits voyagent aux quatre coins du monde. Nous étions seuls ensemble déjà.

Au sein des réseaux numériques, c’est la proximité qui est de mise, par l’anonymat des pixels, par la diversité de nos avatars, pour émerger face à l’abondance des sollicitations aussi. L’intrusion dans l’intimité des commentaires est la norme. La distanciation physique de nos comportements numérique est un bastion de résistance pour garder la forme d’une politesse sociale, malgré les différentes possibilités de starking numérique, qui nous offre le pouvoir d’évaluer une personne intimement sans même la rencontrer physiquement.

Avant, la distanciation du travail était comme un mur virtuel pour contrer la culture digitale : les messages numériques et leurs besoins d’attentions se faufilaient dans nos intimités, portés par nos différents écrans, pour saper peu à peu les frontières entre sphère professionnelle et sphère familiale. Agissant sous couvert de notifications, comme un membre fantôme de la famille, elles imposent leurs agendas à tous.

Et puis il y a eu le Confinement, imposant une mise à jour over the air de nos comportements et de nos usages.

Comme des marins partis en pleine mer, la distanciation nous fait quitter les interactions physiques du port. Comme des marins, nos ancrages physiques ne seront plus renouvelés. Les liens entre corps physique et corps numérique ne seront plus mis à jour pour quelque temps.

Et des dérives dûs à la non-possibilité d’un ancrage, commencent déjà à éclore, au fur et à mesure que les souvenirs du port s’estompent.

La tentation est grande de plonger de tout cœur des les réseaux numériques, avec la double bénédiction sociétale et environnementale : les informations en temps réel en intraveineuse, la religion des nombres dont les frémissements à la hausse, à la baisse, sont auscultés comme des augures pour nos avenirs et les amis digitaux que l’on sanctionne avec une bienveillance toute numérique dans les commentaires de leurs publications. Par temps de Confinement, cracher sur le paillasson virtuel d’un ami devient raisonnable pour le sauver en le dénonçant.

Est-ce que tout cela ne sera qu’un mauvais rêve ? Le Confinement, nos morts et nos peurs comme catalyseurs, changeront-ils nos usages durablement ?

Les nouveaux héros retrouveront-ils leurs places d’avant ? Les caissiers et les éboueurs seront-ils encore salués comme les réservistes d’une guerre déclarée, ou ignorés à nouveaux, comme les derniers vestiges de l’automatisation ? les médecins ne retrouveront-ils pas leur rôle de candidats à défier à coup de Wikipédia, eux qui décident malgré eux, sous le Confinement, de qui doit vivre, de qui doit mourir ?

Le Confinement sacralise, brutalement, notre entrée dans l’ère de la Société numérique. De nouveaux métiers émergeront de cette situation, par nécessité, par précarité ou par convictions. Pour retrouver plus de liberté locale, plus de sens aussi, face à une nouvelle culture de crise qui émerge déjà, en creux, dans les ébats des réseaux.

Apprenons alors à mettre une certaine distanciation numérique aussi, en conscience, pour ne pas devenir des junkies digitaux. Profitons de ce Confinement pour acquérir cette capacité vitale : apprendre à régler les curseurs des informations que notre conscience doit accueillir, pour apprendre à changer volontairement notre posture entre inconscience pour rêver, espérer et hyperconscience pour agir, faire sens. 

Le contexte nous le rappel, mortellement : nul n’est censé ignorer la loi. Avec la mise à jour des comportements et des usages, nul ne devra ignorer la distanciation numérique, qui régit nos vies aussi, pour garder notre capacité d’agir dans une société hyperconnectée. Quel que soit le résultat de ses transformations à venir.

Quelle révolution pour la formation après le Confinement ?

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Pourquoi et comment construire l’imaginaire d’une entreprise ?

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